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CBL : à la découverte du Cannabicyclol et de son potentiel !

Qu’est-ce que le CBL ?

  

Le cannabicyclol est un cannabinoïde, c’est-à-dire un composé chimique du plant de chanvre, tout comme le THC, le CBD, ou encore le CBT. Il est issu de la dégradation naturelle d’un autre cannabinoïde, le cannabichromène (CBC), par l’action de l’oxydation ou des rayons UV.

La formule moléculaire du CBL (C21H30O2) est identique à la plupart des cannabinoïdes connus, ceux-ci se distinguant par l’arrangement unique de leurs atomes. Sa particularité réside dans le fait que sa structure ne présente pas de double lien, contrairement au THC. Ce qui nous donne déjà une indication intéressante, puisque ces doubles liens sont responsables des effets psychoactifs et enivrants du tétrahydrocannabinol. Voilà pourquoi les chercheurs pensent que le CBL ne modifie pas l’état de conscience – autrement dit, qu’il ne rend pas « stone ».

Pour l’anecdote, du cannabicyclol a été trouvé dans un échantillon de cannabis découvert, en 2008, dans une tombe chinoise remontant à 2 700 avant notre ère, aux côtés d’une certaine quantité de cannabinol (c’est raconté dans cette publication). Dans ce même échantillon, les chercheurs ont mis en évidence très peu de CBD et pas de THC du tout, mais la présence de CBN indique que le plant a autrefois été riche en THC (le CBN étant issu d’une dégradation naturelle de cette molécule). Considérant la faible quantité de CBL présente aujourd’hui dans les plants de chanvre cultivés, cela laisse à penser que ce cannabinoïde pourrait devenir relativement plus abondant à mesure que la plante vieillit.

Pour autant, cette substance n’est pas encore disponible dans le commerce, contrairement au cannabidiol par exemple, dont on fait des huiles de CBD et d’autres produits. Le mystère qui continue de l’entourer n’est pas étranger à cette absence.

 

 

Quelles sont les propriétés du cannabicyclol ?

 

Clairement, on en sait peu au sujet du CBL. On ignore comment il affecte l’organisme, ni s’il présente des affinités avec les récepteurs du système endocannabinoïde. Alors que le THC et le CBD sont l’objet de toutes les attentions, le CBL est un laissé-pour-compte. Dans le monde de la recherche autour des cannabinoïdes, il n’obtient guère qu’une minuscule mention dans un index !

De fait, depuis sa découverte en 1964, la plupart des études se sont focalisées sur la structure de la molécule et sur sa biosynthèse. On ne trouve aucune recherche concernant ses éventuelles applications thérapeutiques. Dans les rares études qui ont intégré le CBL, comme celle-ci portant sur les effets potentiels des cannabinoïdes sur la biosynthèse des prostaglandines, on a constaté que le CBL était quasiment inactif biologiquement parlant. (Les prostaglandines contrôlent les contractions musculaires.) D’autres tests, qui emploient des mélanges de cannabinoïdes, témoignent de résultats encourageants au regard du soulagement des inflammations et du ralentissement de certaines tumeurs, mais la littérature scientifique accessible à ce sujet reste extrêmement limitée et non conclusive.

Le seul rôle que l’on attribue aujourd’hui au CBL, et encore avec beaucoup de prudence, est celui d’acteur mineur dans l’ « effet d’entourage », cette synergie entre les cannabinoïdes qui tend à renforcer leurs effets lorsqu’ils sont utilisés conjointement. En somme, un cocktail de cannabinoïde sera toujours plus efficace qu’un cannabinoïde isolé, et le CBL pourrait participer de cet effet. Sans certitudes, toutefois.

Pour le reste, nous en sommes réduits à spéculer. On sait que les cannabinoïdes interagissent avec les récepteurs CB1 et CB2 de l’organisme, parties intégrantes d’un vaste réseau nommé « système endocannabinoïde ». Les effets des molécules dépendent des récepteurs avec lesquels elles entrent en contact une fois consommées. Chaque cannabinoïde a des propriétés qui lui sont propres, mais l’on retrouve des constantes, par exemple le soulagement des douleurs, la régulation de l’humeur ou de l’appétit, l’amélioration du sommeil, etc.

Tels sont les bénéfices régulièrement mis en avant par les utilisateurs de produits à base de cannabis, notamment lorsqu’il s’agit de CBD, qui a l’avantage de ne pas avoir d’effets psychoactifs et d’agir sur un grand nombre de symptômes (douleurs, inflammations) et d’états (anxiété, dépression, insomnies…). Il est donc probable que le CBL agisse de la même façon, mais l’on ignore à quel degré.

 

 

Quel avenir pour le cannabicyclol ?

 

Le cannabicyclol n’est pas encore prêt à passer du statut de « cannabinoïde mineur » à celui d’ « espoir pour les malades ». En cause : le manque d’intérêt de la communauté scientifique, qui est lui-même la conséquence d’une concentration trop faible de cette molécule dans le plant de chanvre.

Néanmoins, avec le développement des méthodes d’extraction, nul doute que le CBL fera dans l’avenir l’objet de recherches plus intensives. Le fait qu’il soit potentiellement dénué d’effets psychoactifs le désignerait comme candidat idéal pour un usage thérapeutique – si les bénéfices de son utilisation venaient à être mis en évidence. Car, en raison de sa similarité structurelle avec d’autres cannabinoïdes non-enivrants, il est légitime de penser que le cannabicyclol serait susceptible d’agir de la même manière que le CBD, par exemple. Et qu’il pourrait aider à prendre en charge certaines pathologies et douleurs.

À ce jour, il n’y a donc pas de demande pour des produits à base de CBL. Celui-ci n’existe qu’en tant que composé chimique, employé par les fabricants et les laboratoires. Mais qui sait ? Demain, le marché sera peut-être inondé d’huiles, de bougies et de tisanes conçues avec du cannabicyclol !

En attendant, il est toujours possible de se reporter sur une molécule qui a fait ses preuves auprès des utilisateurs : le CBD.